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Les aventures et les coups de coeur de deux néo-Kamouraskois
Par Nathalie Le Coz
Bien sûr, les charmes du Kamouraska sont assez puissants pour retenir les impulsifs en quête de beauté bucolique et les surmenés en mal d'apaisement. Il n'empêche que l'impulsion qui pousse les gens à adopter un nouvel environnement a quelque chose de radical. Et même si l'on assiste à la concrétisation d'un vieux rêve, il y a lieu de s'incliner devant la détermination des migrants. Comme le dit un vieil adage, « le plus long des voyages commence toujours par le premier pas ». On salue ici l'élan initial du départ.
Si jamais vous entendez parler d'une maison à vendre dans le coin! Comme on dit: je veux un château en Espagne!
Pour Christian Bégin, qui a pris possession en 24 heures d'une maison dans un rang de Saint-Germain il y a quelques années, il lui fallait concilier la vie à la campagne avec le travail à 400 km de là; il devait s'entendre avec le voisinage; puis trouver quelqu'un pour nourrir la basse-cour durant ses absences. Quant à Marie-Fleur St-Pierre qui laissait derrière elle des restaurants en plein cœur de la ville, il lui fallait convaincre ses enfants des joies de changer d'école, d'amis … Et se créer du travail! Pour l'un comme pour l'autre, il faut s'insérer peu à peu dans le tissu social sans tirer sur des mailles, faire briller ses talents sans faire de l'ombre. En bref, s'imposer avec la souplesse d'un chat pour entrer dans la communauté et s'y fondre.
J'étais due pour un reset. Un nouveau départ. Je voulais reconnecter avec ma famille.
J’ai vu l’annonce de Remax que le Jardin du Bedeau était à vendre. J’en ai parlé à la blague à Christian.
Ces deux-là se sont connus lors d'un tournage de Curieux Bégin. Marie-Fleur a eu la piqûre pour la région lors d'un séjour dans la maison de Saint-Germain. Puis, l'amitié suivant son cours, ils ont pensé ouvrir une auberge. Jusqu'au jour où…
Il faut savoir qu'il s'agissait d'une petite épicerie dans le village de Kamouraska qui se faisait un point d'honneur de proposer des produits locaux, ou conditionnés localement. En achetant, les nouveaux propriétaires pouvaient donc compter sur une base solide.
À l'appellation « Épicerie du village », ils ajoutaient celle de « traiteur ». Acheter l'épicerie, pour moi, c'était une manière de m'inscrire plus dans la communauté. Mais aussi, c'est une façon de continuer ce chemin que j'ai pris il y a quinze ans avec Curieux Bégin, à savoir valoriser vraiment ce qui se fait ici. On devine donc que les liens sont entretenus avec des maraîchers, éleveurs et fromagers de la région.
Leurs produits emplissent les comptoirs. Ils alimentent aussi la cuisinerie à l'étage où Marie-Fleur s'affaire à composer du prêt-à-manger qui ravit les gens du coin. Ceux-ci viennent à l'année chercher leur commande les jeudis et vendredis, parfois pour toute la semaine ! La formule « sandwicherie » et traiteur dépanne également les touristes qui peuvent manger sur place, à l'extérieur. Marie-Fleur est aux anges. Le Jardin du Bedeau est pour elle un terrain de jeux où elle décore l'espace, dispose, déplace en plus de créer des menus. Christian quant à lui, met son tablier et discute avec les clients.
Cela dit, les beaux discours sur l'élasticité du temps n'empêcheront jamais les gens travaillants de travailler. Déjà, le Jardin du Bedeau a engendré un jardinet à Saint-Pascal sous la forme d'une cantine asiatique. L'offre de mets exotiques est assez rare en région et suscite l'engouement. Mais attention! Les rouleaux de printemps, dumplings et autres classiques du genre y seront cuisinés à partir de bok choy, chou kale et autres ingrédients cultivés en périphérie. Même la sauce soya est confectionnée à partir de graines de soya du Québec !
Peut-être êtes-vous vous-même locavoriste ? Ni vraiment fou ni trop bavard, à peine carnivore, Vous aimez trouver dans votre assiette des aliments générés dans un rayon le plus court possible? Vous serez alors heureux en passant la porte du Jardin du Bedeau. En sortant, suivez donc les conseils de vos hôtes pour guider vos pas dans la magnifique région qu'ils ont adoptée.
« Ils sont équipés à la fine pointe. Ils feraient envie à bien des studios à Montréal. Mathieu, le gars qui tient ça à bout de bras nous a approchés pour qu'on collabore à sa réception de fin de saison. C'est du monde incroyable! »
Les Perchoirs du Cirque à Pointe-Sèche à Saint-Germain-de-Kamouraska. « Les cabanes dans les arbres qu'Élyme a conçues sur le domaine, c'est d'une beauté sans nom. C'est réfléchi. Et ce gars-là est tellement gentil. Il m'hallucine! »
Photo © Maël
« On y a l'impression de l'immensité de la mer. C'est comme si le fleuve s'ouvrait. »
Photo © Patric Nadeau
« C'est un pari d'avoir créé un jardin botanique dans ce coin-là du monde! C'est un îlot de beauté au milieu de nulle part. C'est incroyablement beau, sensé, ça participe d'une démarche à la fois scientifique, botanique, esthétique … »
« Mes villages préférés, c'est Notre-Dame-du-Portage et Saint-Denis-sur-Mer. C'est immensément beau et un peu plus chic qu'ailleurs. Il y a des petits restos, une crèmerie… »
Photo ©Maël
« C'est comme un ancien 5/10/15. On peut même y louer un film. Ça va avec le bingo à la radio, la vie de village, les casse-croûte… Ça me réconforte. »
Photo © Mathieu Dupuis
« Faire un tour en zodiac à partir du quai deKamouraska. « C'est entrer en contact avec le fleuveet ses couchers de soleil » »
Saint-Germain-de-Kamouraska